Bruxelles analyse l'étude sur les OGM et en tirera les conséquences

Publié le par VIGILANCE OGM 33

Enfin l'étau se resserre autour de Monsanto,, que ce soit pour ses OGM ou pour ses pesticides dont il cherche à inonder la planète.  (note personnelle)
Créé le 19-09-2012 à 16h32 - Mis à jour à 16h32

Il s'agit d'une étude démontrant la toxicité des OGM pour la santé. En France, le gouvernement a saisi l'Anses.

 (Capture d'écran - France 5)

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La Commission européenne a annoncé, mercredi 19 septembre, avoir demandé à l'agence chargée de la sécurité des aliments en Europe d'examiner les résultats d'une étude démontrant la toxicité des OGM pour la santé et a promis d'en "tirer les conséquences".

"Nous n'avons pas lu l'étude, mais nous allons le faire et nous avons demandé à l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) de se saisir du dossier", a déclaré Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire européen à la Santé, John Dalli, chargé du dossier des autorisations de mise en culture et de commercialisation des OGM. "Si des faits scientifiques nouveaux sont démontrés, nous en tireront les conséquences", a-t-il assuré.

La première conséquence est le gel de l'examen de la demande de renouvellement de l'autorisation de culture accordée au géant américain Monsanto pour sa semence OGM MON 810, a indiqué le porte-parole.

Tumeurs sur des rats

L'étude, réalisée par l'équipe de Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'Université de Caen, démontre que des rats nourris avec du maïs génétiquement modifié ont été frappés au bout de 13 mois par des pathologies lourdes, notamment des tumeurs.

L'hebdomadaire français Le Nouvel Observateur publie des images des tumeurs développées par les cobayes dans son édition en vente jeudi. 

Le professeur Séralini est membre du CRII-GEN, le comité d'information indépendante sur le génie génétique. Le résultat de son étude, s'il est validé par l'EFSA, remet en question l'innocuité du maïs génétiquement modifié, argument avancé jusqu'à présent par l'agence et la Commission européenne pour justifier les autorisations de mise en culture et de commercialisation accordées pour des OGM.

La durée de l'étude est exceptionnelle, car jusqu'à présent les études pour démontrer l'innocuité d'un OGM pour la santé sont menées sur 90 jours au maximum. "Cette durée de 90 jours est optionnelle", a reconnu Frédéric Vincent.

Interdiction de la culture du MON 810

L'étude du professeur Séralini conforte les pays qui comme la France ont adopté une clause de sauvegarde pour interdire la culture du MON 810 sur leur territoire.

L'association française des biotechnologies végétales (AFBV) a toutefois assuré que "de nombreuses études toxicologiques ont évalué les effets à long terme des OGM sur la santé des animaux (...) et n'ont jamais révélé d'effets toxiques".

Deux OGM sont actuellement cultivés dans l'UE: la pomme de terre Amflora mise au point par le groupe allemand BASF et le MON 810 de Monsanto. Plusieurs autres OGM, comme le NK603, sont autorisés pour l'alimentation humaine et animale. Le maïs OGM NK603 de Monsanto a servi pour l'étude du professeur Séralini.

"Urgent de revoir rapidement tous les processus d'évaluation des OGM"

"Cette étude montre enfin que nous avons raison et qu'il est urgent de revoir rapidement tous les processus d'évaluation des OGM", a déclaré mercredi l'eurodéputé vert français José Bové qui a demandé à la Commission européenne de "suspendre immédiatement les autorisations de mise en culture" accordées au maïs OGM MON810 et à la pomme de terre Amflora. "Les données fournies par Monsanto et les autres multinationales sont tout simplement biaisées et ne reposent pas sur des travaux scientifiques sérieux et fiables", a-t-il accusé.

En France, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho et le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, ont saisi l'Anses. Dans un communiqué commun, ils expliquent que "les conclusions de cette étude font l'objet d'une saisine immédiate de l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire. Elles feront également l'objet d'une analyse par le Haut Conseil des Biotechnologies. Elles seront également transmises en urgence à l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments. En fonction de l'avis de l'ANSES, le Gouvernement demandera aux autorités européennes de prendre toutes les mesures nécessaires en termes de protection de la santé humaine et animale, mesures qui pourront aller jusqu'à suspendre en urgence l'autorisation d'importation dans l'Union européenne du mais NK 603, dans l'attente d'un réexamen de ce produit sur la base de méthodes d'évaluation renforcées".

L'eurodéputée française Corinne Lepage, membre du groupe des Démocrates et Libéraux (ADLE) au Parlement européen, a pour sa part demandé à la Commission de "suspendre l'autorisation du maïs NK603". Elle a également appelé les Etats membres de l'UE à "engager sans délai des études sur des rats nourris pendant deux ans avec les OGM consommés en Europe afin de déterminer leurs effets potentiels sur la santé humaine".

Publié dans maïs

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